Depuis le 21 avril 2021, les employeurs sont tenus de proposer des actions de « sensibilisation à la lutte contre l’arrêt cardiaque et aux gestes qui sauvent » à tous les salariés qui se préparent à prendre leur retraite. Philippe GRIERE, formateur référent chez ARCAS FORMATION, nous explique en quoi consiste cette formation.
UNE SENSIBILISATION EN TROIS VOLETS
Avant son départ à la retraite, tout citoyen peut désormais bénéficier, sur son lieu de travail, d’une sensibilisation à la lutte contre l’arrêt cardiaque et aux gestes qui sauvent. « La loi oblige l’employeur à la proposer, mais le salarié n’est pas obligé de la suivre », précise Philippe GRIERE. Selon une évaluation du ministère de la Santé, seulement 20 % des Français ont bénéficié d’une formation aux gestes de premiers secours. L’objectif de la loi est donc de remédier à ce manque en créant pour les futurs retraités le statut de « citoyen sauveur ».
La formation est dispensée sur un ou deux jours et porte sur trois compétences :
– Réagir face à une hémorragie : savoir installer la personne victime de saignements importants dans une position d’attente, et arrêter le saignement par des moyens adaptés
– Assurer sa propre sécurité et celle de la victime, ou de toute autre personne : apprendre à transmettre les informations nécessaires aux services de secours.
– Réagir face à une victime en arrêt cardiaque : il s’agit du point essentiel de la formation, qui permet notamment d’apprendre à utiliser un défibrillateur. « Les stagiaires sont formés au maniement de deux types de matériels : le DAE (Défibrillateur Automatisé Externe), qui choque automatiquement après la pose des électrodes, et le DSA (Défibrillateur Semi-Automatique), qui évalue si un choc électrique est nécessaire en suivant le tracé cardiaque de la victime. L’intervenant doit suivre les directives et déclencher lui-même le choc », explique Philippe GRIERE.
UN PROLONGEMENT DES FORMATIONS PSC1 OU SST
La formation, encadrée par le Code du Travail, peut être assurée par des formateurs SST (Sauveteur Secouriste du Travail) agréés internes à l’entreprise, ou par des organismes extérieurs habilités tels qu’ARCAS.
Ces sessions en groupe se déroulent sur le temps de travail et sont organisées soit sur le site de l’entreprise, soit en centre de formation. Si l’employeur le souhaite, il peut aussi proposer à ses futurs retraités des formations complémentaires : la formation PSC1 (Prévention et Secours Civique de niveau 1) d’une journée, ou la formation SST, plus complète.
L’intérêt de cette formation SST, qui constitue un prolongement des actions de prévention en milieu professionnel, est d’aborder les notions de sécurité pour soi et pour les autres dans un cadre privé, telles que la prévention des chutes (utilisation des escabeaux sécurisés dits PIRL pour Plate-forme Individuelle Roulante Légère) ou des échafaudages sécurisés pour monter sur le toit), la prévention du risque électrique, etc.
Les stagiaires apprennent également à identifier les signes d’un arrêt cardiaque ou d’un AVC (Accident Vasculaire Cérébral), à adopter les bons gestes en cas d’urgence et à alerter les services d’urgence compétents au moindre doute. « On prépare les participants à faire face au mieux aux risques vitaux basiques, notamment les détresses cardiaques, mais aussi aux risques d’accidents domestique, de saignement grave ou d’étouffement », résume Philippe GRIERE.
De ce fait, un Sauveteur Secouriste du Travail est un atout dans une entreprise. Formé aux gestes de premiers secours, aux bonnes méthodes d’alerte et à la prévention pour la sécurité sur le lieu de travail, ce dernier permet une bonne gestion du risque, une intervention rapide en cas d’accident qui facilitera l’intervention des secours.